L’aviation civile à la recherche des économies d’énergie

Le site de Pelus fait partie de l’ensemble immobilier de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) qui comprends 2500 bâtiments.
Localement à Mérignac, il y a une quinzaine de bâtiments tertiaires ou mixtes.
Dont SNIA (Service National d’Ingénierie Aéroportuaire) UTM qui était également dans le concours CUBE classique (saison 7 en 2023).
Philippe Piasecki est le référent CUBE de ces deux sites, il a effectué son retour d’expérience lors de la réunion candidats du 2 avril 2024.  

 

Le bâtiment Pelus est un bâtiment de bureaux (en location) de 750m² qui a été construit en 1992, il possède un étage, et en moyenne 29 occupants.
Le site possède très peu d’isolation, une faible inertie et un éclairage néon, en effet le propriétaire est plutôt réticent à effectuer des travaux.
Les derniers en date ont eu lieu en 2017, par l’installation d’une pompe à chaleur air-air avec pilotage centralisé et une commande individuelle, qui peut être activée dans chaque bureau.  

 

Pourquoi participer à CUBE ETAT ? 

 

L’objectif de cette candidature est de “récidiver” et de profiter de la première participation CUBE tertiaire pour réaliser une bonne performance au cours de cette saison de CUBE ETAT, avec un minimum de 20% d’économies d’énergie pour cible. 
En effet SNIA Pelus a fait partie des lauréats de la saison 7 de CUBE et a reçu un CUBE d’or lors de la remise de prix CUBE du 10 avril 2024 pour sa belle performance de 33,6% d’économies d’énergie réalisées.
C’est également un levier pour continuer les échanges entre collègues sur les bons leviers à mettre en place pour gagner des kilowattheures.  

Philippe a identifié 5 piliers qui ont permis une telle réussite dans le concours :  

  • Echanger  
  • Impliquer  
  • Piloter  
  • Monitorer  
  • Communiquer  

 

Echanger  

 

La première étape a été d’instaurer un dialogue entre collègues. Il n’y a pas eu de réunion spécifique mais plutôt des échanges autour d’un café, c’est aussi l’avantage d’un bâtiment plus modeste.
Une prise de conscience s’est rapidement produite : “pourquoi est-ce que l’on chauffe des bureaux vides et les couloirs ?”.
En effet, entre le travail et les agents qui ont des missions nomades en se déplaçant sur des chantiers extérieurs, les bureaux ne sont pas constamment remplis.
Une décision a été prise, celle de préchauffer les bureaux à 17°C, contre 21°C auparavant, c’est ensuite aux occupants de mettre le chauffage à 19°C lors de leur arrivée au bureau.
A noter que dans certains bureaux, il est autorisé de monter la température un peu plus que 19°C en raison de la mauvaise isolation du bâtiment, selon leur exposition il faut régler la température à 21-22°C pour obtenir un 19°C ambiant.
Il y a eu un échange sur le préchauffage du bâtiment pendant les vacances de Noël, alors que la majorité des occupants sont absents. Il n’y a pas d’obligation de fermeture mais il y a d’autres bureaux à côté, notamment le bâtiment UTM dans lequel les agents présents sur Pelus ont pu aller travailler pendant quelques jours.
Ce qui a permis de couper le chauffage dans les bureaux sur la période des vacances de fin d’année.

La dernière réflexion collective a été de se demander comment réduire les consommations d’éclairage sans travaux, les luminaires actuels étant des néons halogènes que le propriétaire ne souhaite pas faire changer pour le moment.
Une proposition a été retenue, celle d’acheter des lampes de bureaux économes pour les agents qui le souhaitent, pour éviter d’allumer les lumières du plafond étant plus énergivores.  

 

Impliquer  

 

Pour réaliser de belles économies, Philippe a réussi à impliquer plusieurs acteurs clés.


Le mainteneur : pour faire des changements de réglages techniques mais aussi pour apprendre à faire des modifications simples (ex : sur les jours de fermetures), car ce n’est pas évident de le faire venir sur site.
Par exemple, Philippe a lui-même effectué la régulation du chauffage lors de la fermeture du site à l’occasion du lundi de Pâques.  

L’informaticien : pour vérifier les consignes de chauffe de la salle des serveurs, afin qu’elles ne soient pas trop élevées.  

Le dernier occupant à quitter le bâtiment : pour essayer d’agir sur le non-usage, en faisant un tour pour vérifier que tous les équipements soient éteints

Le premier occupant à arriver dans le bâtiment : pour activer le chauffage de ses collègues en période hivernale rigoureuse (mois de décembre et janvier par exemple), cela évite l’inconfort qui peut être procuré par le froid.  

Le nouvel arrivant : afin de le ou la sensibiliser sur la démarche et sur le fonctionnement du bâtiment, il peut y avoir des dérives s’ils sont oubliés.  

 

Piloter  

 

Il y a eu une revue de toute la programmation et des consignes de chauffage et de climatisation. 

En 2023, comme abordé précédemment, pour l’hiver il y a eu la mise en place d’une programmation pour un mode réduit permanent à 17°C, avec la possibilité de moduler manuellement les thermostats pour obtenir une température ambiance de 19°C.
Pour la période estivale, il a été décidé d’arrêter la pré-climatisation du bâtiment, elle s’allume donc à la demande si les occupants en ont besoin.  

En 2024, en se rendant compte qu’en chauffant à 17°C la nuit, le week-end et pendant les jours fériés il y avait encore beaucoup de consommations, la décision a été prise de couper le chauffage, ce qui a permis de générer de nouvelles économies. 

De plus, il y a eu une demande effectuée auprès du mainteneur pour améliorer le confort, afin qu’il tente de diminuer les écarts entre la température ambiante et la température de consigne.
Une programmation horaire a été mise en place sur la ventilation du bâtiment et afin certains équipements ont été mis à l’arrêt : un ballon d’eau chaude sanitaire et un réfrigérateur à l’étage qui n’était pas utilisé.  

 

Monitorer  

 

Le monitoring est important pour bien piloter le bâtiment et agir sur le non-usage, Philippe et son équipe ont effectué une mesure des températures intérieures avec des appareils instantanés.
Une mesure des équipements a été réalisée avec un wattmètre pour sensibiliser les agents sur la consommation de leurs appareils électriques.
Par exemple : un ordinateur portable éteint et en charge consomme 25 watts.  

 

Philippe utilise l’Osfi (outil de suivi des fluides interministériels), outil sur lequel il peut suivre avec précision ses consommations (cf image ci-dessous).

 

 

Communiquer  

 

Pour communiquer de manière efficace, Philippe a commencé par rappeler les consignes du fonctionnement du bâtiment à ses collègues.
Les courbes de charge du bâtiment sont affichées afin de mettre en évidence la bonne exploitation du site. Les classements mensuels CUBE sont eux aussi affichés et diffusés à tout le monde sur l’intranet du service.  

Enfin, pour récompenser l’équipe pour cette belle prestation dans CUBE, il y a une réflexion mise en route sur des récompenses, une liste de cadeaux collectifs ou personnalisés a été proposée, avec par exemple : une nouvelle machine à café pour tout le monde, des gourdes, plaids ou encore sweats personnalisés. 

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