Guillaume Meunier, architecte DPLG (Diplômé Par Le Gouvernement) et ingénieur est intervenu dans la réunion candidats CUBE ETAT du 6 février 2024 pour présenter un keynote sur la réalisation d’économies d’énergie par l’usage.
2 informations importantes
Guillaume démarre sa présentation en soulignant le fait que les dernières études des scientifiques du GIEC ont démontré que l’inertie climatique n’existe pas.
C’est-à-dire que toutes les actions menées aujourd’hui vis-à vis du climat et de la non-élévation de la température auront des effets en 1 ou 2 ans.
L’exemple pris est que si aujourd’hui, plus aucun CO2 n’est émis à l’échelle de la planète, en quelques années les températures vont se stabiliser.
De plus, si le carbone émis lors de ces 100 dernières années est absorbé, les températures vont se réduire au fur et à mesure, bien sûr cet exemple est très utopiste. La neutralité carbone visée pour 2050 est donc un scénario envisageable, avec des actions rapides menées, les températures peuvent se stabiliser.
La seconde information importante est que le monde du bâtiment dans sa globalité émet 37% des gaz à effets de serre (cf : global share of buildings & construction CO2 emissions, 2021). Selon le rapport annuel édité par le Haut Conseil pour le Climat en 2022, en ajoutant toutes les émissions constatées, le secteur du bâtiment français émet environ 25% des émissions totales du pays, ce qui est un peu plus bas qu’à l’échelle mondiale, mais cela reste tout de même non négligeable.
Dans ce chiffre de 25%, 67% des émissions sont liées à l’exploitation des bâtiments (l’énergie) et 33% sont liées aux composants (les matériaux de travaux).
Le concours CUBE fait partie des solutions pour réduire ce chiffre important d’émissions de CO2 liées à l’énergie, en tentant d’insuffler des changements de mode de fonctionnement des usages au sein des bâtiments.
La sobriété des usages
Voici la définition de la sobriété intégrée dans le rapport du GIEC : “La sobriété est un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau tout en assurant le bien-être de tous dans les limites planétaires.”
Guillaume aborde ensuite les 4 types de sobriété identifiés par l’association négaWatt :
- La sobriété d’usage : surveiller et réduire l’utilisation d’un équipement ou appareil.
- La sobriété dimensionnelle : concevoir ou utiliser des équipements et biens adaptés aux besoins.
- La sobriété collaborative : mutualiser les biens et services
- La sobriété structurelle : créer les conditions d’une modération de notre consommation
Selon l’un des derniers scénarios de la consommation d’énergie finale envisagé par négaWatt, la sobriété peut constituer jusqu’à 50% de l’effort à fournir, en complément avec l’efficacité énergétique, afin de se diriger vers une trajectoire viable pour le futur.
Leviers et méthodes
Guillaume revient sur une étude menée en 2018 par Hargreaves et al., qui propose 5 types d’actions fondamentales pour réduire la consommation d’énergie :
- Éteindre ;
- Utiliser moins ;
- Utiliser plus judicieusement ;
- Améliorer les performances ;
- Remplacer / utiliser une alternative, quand c’est possible.
L’impact des usages est souvent ramené à la personne, en effet l’impact d’un français moyen est de 10 tonnes de CO2 émises par an, à terme l’objectif est de viser 2 tonnes de CO2 émises par an à l’horizon 2050.
Guillaume précise que l’on peut très vite se heurter à une “barrière” vers les 3,5 tonnes de CO2 émises, cela peut demander beaucoup d’efforts supplémentaires pour réduire ses émissions.
“Il est plutôt compliqué de descendre sous les 4 tonnes de CO2 émises en France, cependant il faut retenir que les usages ne concernent pas uniquement votre de mode vie individuel dans votre domicile, mais bien votre attitude dans tous les lieux qui vous entourent.
Vous pouvez réduire votre impact chez vous, mais vos actions via CUBE sont également capitales et vous offre plus de leviers.
Vous pourriez ne pas faire beaucoup d’efforts sur votre empreinte personnelle, tout en travaillant extrêmement bien dans CUBE et cela serait pourtant très efficace (nous vous invitons bien sûr à lier les deux).
Votre influence joue également un rôle : votre engagement associatif, politique etc. , tout ce que vous faites autour de vos actions chez vous et dans votre travail.
Ainsi, la règle d’or d’un monde neutre en carbone c’est qu’il faut travailler sur ces 3 aspects.
Comment mon empreinte personnelle diminue ? Afin que je puisse modifier un peu la demande.
Comment mon empreinte au travail peut-elle diminuer ? A travers toutes les actions que je peux mener dans mon bureau (ou autre) pour réduire mon impact.
Et enfin, comment j’essaie d’influencer ce qu’il se passe autour de moi ? Un peu comme je le fais aujourd’hui”, conclut Guillaume.