Confort d’été : clim ou pas clim ?

Véra Landès, cheffe de déploiement du challenge CUBE ACTEE est intervenue dans la réunion candidats CUBE ETAT du 14 mai 2024 pour présenter un keynote sur le confort d’été dans les bâtiments.  

 

Comment impliquer les usagers dans les démarches d’économies d’énergie en période estivale ?  

 

Connaître son environnement  

 

Il faut distinguer 2 notions : la Connaissance et la Compréhension. 

La connaissance permet de savoir quel système de ventilation est mis en place dans son bâtiment. Il y a une multitude de fonctionnements différents pour la climatisation.
Véra cite par exemple les convecteurs sur réseau d’eau glacée, monosplit (permettant de climatiser une seule pièce) et les climatisations intégrées à la ventilation.
 

“En connaissant mieux le système installé dans notre bâtiment, nous pouvons mieux nous positionner sur les consignes d’utilisation que l’on peut avoir pour un bon réglage, sur les informations de fonctionnement mais également sur les incohérences qui peuvent apparaître.”, précise Véra. 

La compréhension englobe toutes les connaissances liées à l’usage du système, par exemple son orientation, la disposition, l’ameublement, etc.  

L’ignorance vis-à-vis de ces sujets peut entraîner une déresponsabilisation, de la surconsommation, des mauvaises habitudes et de fausses croyances.
Véra conclue cette partie en disant que “pour générer l’envie d’agir, il faut posséder l’impression d’avoir la prise en main de son environnement, de savoir de quoi on parle, et comment cela fonctionne”.  

 

Faire avec l’existant  

 

Tous les systèmes ne sont pas les mêmes et il faut donc s’adapter à ce que l’on dispose, c’est le principe du concours CUBE : travailler sur les leviers techniques et les usages des occupant-e-s.  

En entamant une démarche de transparence sur les difficultés ou les contraintes, cela peut permettre d’améliorer le système, si celui-ci est défaillant.
Dans un premier temps, il est utile de présenter les réglages effectués et/ou à faire.  

Ensuite, sonder les usagers et leurs habitudes dans le bâtiment.  

Présenter/Faire un état des lieux des dysfonctionnements, via un diagnostic participatif, c’est-à-dire le fait d’intégrer pleinement les occupant-e-s d’un bâtiment sur la façon dont il fonctionne, par exemple via l’organisation de visites de chaufferie, ou des systèmes de climatisation pour donner la compréhension à tout le monde et qu’ils puissent s’intégrer pleinement dans le bâtiment, en comprenant son fonctionnement.  

Enfin, évoquer les difficultés ou les contraintes rencontrées (blocage financier, administratif, etc.), pour les identifier et mieux connaître son environnement.  

Pour les usagers, 2 situations sont déterminantes :  

  • Avoir la main sur ses équipements  

De ce fait, il y a la possibilité d’informer sur les bons réglages, de fournir un mode d’emploi des appareils (boutons, réglages de consigne, etc.).
Les occupant-e-s possèdent un avantage quant à leur confort thermique car ils peuvent régler comme bon leur semble leur climatisation, profiter des meilleures températures relatives à leur confort, car chaque personne possède un niveau de confort qui lui est propre.
C’est pour cela qu’il est important de sensibiliser sur les bons réglages dans ce cas-là, car il est possible de surconsommer : si un usager règle la température de sa climatisation à 21°C, alors que 26°C peut être suffisant, selon les cas.  

 

  • Ne pas avoir la main sur ses équipements  

Cela peut donner l’impression que l’on ne peut rien changer.
C’est pour cela qu’il est important de rappeler qu’on peut procéder différemment : en introduisant les bons usages / écogestes, par exemple en ouvrant les fenêtres le matin, quand le temps et les températures permettent d’aérer.
Il est utile de présenter les réglages réalisés en chaufferie (via le diagnostic participatif précédemment présenté), malgré l’impossibilité de régler les appareils pour le personnel, ils se familiarisent et comprennent mieux le fonctionnement du bâtiment dans lequel ils vivent.  

Il est important d’être efficace dans l’utilisation de la climatisation pour permettre de limiter la consommation énergétique, tout en essayant de conserver le meilleur confort thermique.
 

Permettre d’agir
 

Afin de permettre aux occupant-e-s d’agir, il faut s’assurer de plusieurs points :  

  • Identifier et valoriser les initiatives existantes ou en cours, via la communication en parlant des mesures mises en place ou prévues. Véra précise que les sujets de climatisation sont de plus en plus démocratisés depuis ces dernières années, de nombreux bâtiments et entreprises effectuent déjà beaucoup de réglages qui ne sont peut-être pas forcément valorisés et mis en lumière.
    Il est ainsi important d’identifier tout ce qui peut être mis en place.  
  • Proposer plusieurs idées et inciter à se positionner (cf liste de 42 actions).  
  • Présenter les différents outils à disposition, Véra rappelle par exemple que le Cerema a réalisé des affiches de communication sur la bonne utilisation des équipements, des mails-types.
    Ressources qui sont également mises à disposition dans le kit candidat CUBE ETAT. 
  • Communiquer sur l’évolution des consommations/ des économies : fournir des données chiffrées. Il est important de tenir les occupant-e-s au courant des diminution mais aussi des augmentations de consommation au fil des mois du concours.  
  • Optionnel : expliquer et documenter les mesures diffusées (par exemple les consignes de l’ADEME sur l’usage de la climatisation)  

 

Bien communiquer  

 

Véra introduit la section en disant que : “Avec toutes les campagnes de sensibilisation que nous pouvons effectuer au Cerema, nous nous rendons compte que peu importe le public auquel on s’adresse : la communication est le nerf de la guerre, il y a un fort besoin d’être transparent, de transmettre la réalité du terrain et de faire comprendre les informations aux usagers.”.  

Pour être le plus efficace dans sa communication, plusieurs options sont à prendre en compte :  

  • Trouver les modes de communication qui fonctionnent le mieux : Véra préconise de faire des tests, car tout le monde ne réagit pas de la même manière : des gens réagiront plus aux chiffres, tandis que pour d’autres ça sera plus face à des éléments graphiques, ou bien des affiches, mails, vidéos etc.  
  • S’appuyer sur les éléments mis à disposition :  Frise chronologique (comment utiliser le plus efficacement la climatisation sur une journée-type)
    Mail prêt à envoyer avec les différents outils listés avec leur lien  
  • Déterminer la fréquence de diffusion : il ne faut pas submerger les occupants de mails et d’affiches, mais plutôt réfléchir au bon moment pour le faire.  
  • Varier le contenu (encouragement, rappel, conseil…).

 

Conclusion  

 

Il est important d’effectuer un diagnostic de sa situation : sur les usages, les initiatives en cours (individuelles ou collectives) et sur les connaissances des usagers (qui peuvent varier, personne n’est au même niveau).  

Il faut bien comprendre à qui on s’adresse et diffuser toutes les clés de compréhension pout tout le monde, afin de placer les usagers en capacité d’agir et organiser une communication qui sera claire et régulière.  

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