Parmi les candidats engagés dans la saison 1 de CUBE ÉTAT, certains sites se démarquent par une approche structurée, mêlant rigueur technique, implication humaine et vision de long terme. C’est le cas d’un groupement de bâtiments parisiens occupant plus de 22 000 m², répartis sur cinq sites administratifs distincts, dont les enjeux énergétiques sont particulièrement significatifs.
Un patrimoine complexe mais déjà engagé dans la transition
Avec une architecture mêlant bâtiments historiques et restructurations récentes, les défis sont nombreux : façades anciennes, inertie thermique, centralisation des points de livraison d’énergie, hétérogénéité des systèmes de chauffage et de climatisation. Le site Chicago, par exemple, a été entièrement rénové en 2008 et dispose d’un système de climatisation, contrairement à d’autres bâtiments comme Cambon, dont les menuiseries d’époque attendent encore rénovation.
Mais cette complexité n’a pas empêché les équipes de se mobiliser bien avant le lancement du concours CUBE. Dès 2022, une communauté dédiée à la transition écologique a été créée, avec des référents identifiés et un premier bilan carbone incluant le scope 3. CUBE ÉTAT est donc venu s’imbriquer dans une trajectoire déjà construite, et en a renforcé la dynamique.
Trois leviers complémentaires activés pour agir concrètement
La stratégie repose sur une combinaison intelligente de trois piliers :
1. L’investissement, avec la rénovation de chaufferies centenaires et la participation à des appels à projets nationaux dans le cadre du programme 348 (enveloppe budgétaire dédiée aux bâtiments de l’État). Plusieurs projets portés par ces sites ont été sélectionnés, signe de leur engagement structurel.
2. La régulation technique, via l’optimisation des programmations horaires de chauffage et de ventilation, notamment sur les jours fériés comme le 25 décembre et le 1er janvier. La GTB, déjà en place, a été optimisée, et des travaux de sous-comptage ont été engagés pour dissocier les consommations entre les bâtiments malgré un point de livraison unique.
3. Le facteur humain, avec la création de référents sobriété dans chaque entité, chargés d’impliquer leurs collègues et de déconstruire l’idée que « c’est toujours à l’autre d’agir ». L’approche se veut pédagogique, pragmatique, et appuyée sur des arguments de bon sens, en évitant le discours culpabilisant.
Une communication ciblée pour embarquer tous les profils
Avec des profils très diversifiés – fonctions supports en télétravail partiel, personnel de contrôle souvent en déplacement – l’un des défis majeurs est d’installer une culture commune de sobriété, au-delà des différences de métiers ou de rythmes de travail.
Un plan de communication spécifique a été lancé en décembre pour accompagner le concours : mobilisation sur les écogestes, affichages, visites techniques (dont une visite de chaufferie ouverte au personnel), et sensibilisation au lien entre télétravail, occupation réelle des bureaux, et consommation énergétique.
Des actions concrètes comme le relamping ou l’installation de détecteurs de présence ont déjà permis de réduire la consommation, et les premières mesures montrent 8 % d’économies d’énergie hors effet météo, sur une base annuelle de 3 GWh pour l’ensemble des sites.
À retenir
✅ Un site engagé bien avant CUBE, avec un cap clair : performance énergétique, sobriété et implication collective
✅ Une stratégie à trois niveaux : investissements, réglages techniques et mobilisation des agents
✅ Une attention portée à la pédagogie et au réalisme dans les messages, pour éviter la lassitude et favoriser l’adhésion
✅ Des premiers résultats prometteurs et des projets structurants pour les années à venir
La participation de la Cour des comptes dans le concours CUBE ÉTAT témoigne qu’une institution à l’histoire prestigieuse peut être à l’avant-garde sur les sujets de transition écologique, en combinant rigueur et exemplarité.
