Quand on parle de performance énergétique, on pense souvent à des bâtiments anciens, vétustes, énergivores. Pourtant, même les constructions les plus récentes ont encore des marges de manœuvre. La preuve avec la Cité judiciaire de Mont-de-Marsan engagée dans la première saison du concours CUBE ÉTAT, qui a su démontrer qu’un bâtiment livré en 2021 peut lui aussi devenir un terrain fertile pour les économies d’énergie.
Avec 11,2 % d’économies constatées à date, cette structure démontre que l’amélioration continue n’est pas l’apanage du parc immobilier ancien. Si le bâti ne nécessitait pas de lourds travaux de rénovation, l’enjeu a été ailleurs : optimiser les usages, affiner les réglages techniques, et diffuser une culture de la sobriété énergétique au quotidien.
Un bâtiment moderne, des ambitions exemplaires
Dès sa mise en service, le site s’est inscrit dans une dynamique de développement durable, obtenant en 2022 le label « Justice écoresponsable ». Ce label a été le point de départ d’une série d’actions engagées : promotion de la mobilité douce (vélos et trottinettes électriques), installation de ruches, boîtes à livres, et bien sûr des premiers gestes d’économie d’énergie. Une base solide sur laquelle s’est appuyée la participation au concours.
Une combinaison gagnante : technique et sensibilisation
L’approche adoptée par l’équipe projet repose sur deux piliers : l’optimisation technique du bâtiment, portée par le technicien immobilier M. Peller, et la sensibilisation des occupants, orchestrée par Laetitia Chanuc, référente CUBE.
Dès le lancement du concours, des ajustements ont été mis en œuvre : mise en place de robinets à coupure automatique dans les sanitaires publics, coupure de l’eau chaude sanitaire là où elle n’était pas indispensable, et surtout, un accompagnement personnalisé par la task force Agile. Cette dernière, en lien avec la société de maintenance, a permis d’identifier huit actions simples et sans coûts, immédiatement réalisables, et deux autres plus ambitieuses, encore en attente de financement.
« Même dans un bâtiment récent, on découvre encore des leviers d’économies. C’est aussi une manière de montrer l’exemple », explique-t-on du côté de l’équipe projet.
Des écogestes à incarner, pas à imposer
Si la partie technique a porté ses fruits rapidement, la mobilisation des usagers, elle, a rencontré plus de résistance. Malgré des campagnes d’affichage, quelques ateliers avec le Cerema en juillet dernier, et une volonté claire d’impliquer les agents, la mayonnaise a mis du temps à prendre. Les agents sont encore globalement détachés du concours, et la sensibilisation repose, pour l’instant, sur une poignée de personnes. Un renfort de l’équipe d’animation est toutefois prévu dans les mois à venir, pour mieux ancrer la dynamique dans le quotidien des 90 agents.
Des contraintes structurelles à contourner
Le principal obstacle reste la maîtrise technique du bâtiment, sous contrat multitechnique, qui limite l’agilité de l’équipe locale. La gestion technique centralisée du bâtiment (GTC/GTB) a dû être reparamétrée avec l’appui d’experts extérieurs.
Des perspectives déjà en action
Malgré ces freins, l’établissement ne compte pas s’arrêter là. La réinscription à la prochaine saison de CUBE ÉTAT est déjà prévue, avec une volonté claire : renforcer la mobilisation des occupants et faire avancer la demande d’installation de panneaux photovoltaïques.
Parce qu’au fond, l’expérience prouve qu’un bâtiment performant n’est jamais une fin en soi, mais un point de départ vers de nouveaux horizons énergétiques.