Mobiliser ses équipes pour réduire la facture énergétique : l’expérience du Centre des finances publiques d’Epinal

Mobiliser ses équipes pour réduire la facture énergétique : l’expérience du Centre des finances publiques d’Épinal

Remplacement des vieilles ampoules, réglage du chauffage et réparation de diverses anomalies constatées… Voici comment le Centre des finances publiques d’Épinal a réussi à réduire son empreinte environnementale en seulement quelques mois.

Le bâtiment qui accueille le Centre des finances publiques d’Épinal est ancien. Datant de 1983, il correspond aux usages et besoins de l’époque… et est loin de respecter les normes d’isolation thermique strictes qui sont en vigueur depuis quelques années. Mais plutôt que de tout miser sur de gros travaux qui demandent un budget et un investissement conséquent, Nicolas Kimmel, responsable du service budget, immobilier et logistique (BIL), a su capitaliser sur les petites actions du quotidien. Il nous raconte comment le concours Cube État a changé sa vision des choses.

Quelle a été votre motivation, à l’origine, pour vous inscrire au concours Cube État ?

Notre volonté était de se servir de ce concours pour créer une nouvelle dynamique en matière d’économies d’énergie. L’État a lancé en octobre 2022 un grand plan de sobriété énergétique : en tant que direction locale, nous sommes alors devenus acteurs de cet engagement, notamment en diminuant le chauffage à 19 degrés dans les bureaux. Mais nous rencontrions un problème : celui de la perception parfois très négative qu’avaient les occupants de nos premières mesures. 

Les économies d’énergie étaient perçues comme une contrainte, quelque chose d’imposé qui venait de la direction, et uniquement dans une trajectoire descendante.
Lorsque nous avons entendu parler de Cube État durant l’été, nous l’avons tout de suite vu comme une opportunité pour justement renverser les rôles, et transformer les occupants en véritables acteurs. Nous voulions les impliquer davantage, insuffler une nouvelle dynamique.

Nous avons fait le choix d’y inscrire notre plus gros bâtiment qui fait environ 5000 mètres carrés (dont 4500 à chauffer et ventiler, le reste correspondant à des salles d’archives où cela n’est pas nécessaire). L’objectif : qu’il soit une vitrine pour les autres sites, plus petits. Si nous parvenons à changer les choses dans le bâtiment le plus imposant et le plus complexe, cela risque de faire des émules…

Quel type d’actions avez-vous mis en place depuis votre inscription ?

Nous avions déjà commencé à installer des détecteurs de présence pour réguler l’allumage des lumières en fonction du passage, et initié un processus de ‘relamping’ pour passer aux LED. Mais cela se cantonnait jusqu’alors aux espaces communs et aux couloirs. Nous avons décidé avec le concours de généraliser ces bonnes actions. L’opération s’étend désormais à tous les bureaux. 

Nous avons investi dans de nouveaux panneaux lumineux LED, et réduit le nombre de points de lumière, qui étaient parfois un peu trop nombreux… 

En mars et avril, nous allons aussi nous attaquer au remplacement des lampadaires qui éclairent le parking, en passant sur des LED qui s’allument en permanence à 20% de leur capacité maximale, et davantage lorsqu’un mouvement est capté, qu’il s’agisse d’un humain ou d’un véhicule. L’investissement sera rentabilisé sous deux ans seulement !

Pour le chauffage, nous l’avons diminué la nuit et les weekends, il passe alors à 16 degrés au lieu de 19.

Le concours vous a aussi permis de faire une surprenante découverte, concernant le chauffage…

Lors d’un échange avec les équipes, j’ai mentionné le fait que dans certains bureaux, nous avions quatre ou cinq degrés de plus que dans d’autres. On m’a fait remarquer qu’il devait y avoir une anomalie quelque part. En vérifiant de plus près, nous nous sommes rendus compte que sur les deux circuits de chauffage, une vanne était bien réglée… mais l’autre était effectivement défectueuse. Elle était réglée à 24 degrés en permanence. Nous avons pu y remédier facilement, avec un réglage adapté en conséquence et un peu de bricolage.

Avez-vous pu chiffrer les économies d’énergie réalisées grâce à ces gestes ?

Avec la diminution du chauffage à 19 degrés, nous avions déjà atteint 12% d’économies durant l’hiver 2022-2023, en comparaison avec les hivers précédents, et nous devrions voir la courbe continuer en ce sens. La facture concernant les luminaires a elle été réduite de 66% !

Votre objectif de départ, nous l’avons évoqué, était aussi et surtout de mobiliser vos équipes…

Cela a été difficile au tout début, mais à force de sensibilisation, nous avons pu réunir une quinzaine de personnes, qui chacune, relaye nos communications dans son service. Des plaquettes ont commencé à fleurir un peu partout dans le bâtiment… Globalement, une fois que la machine était enclenchée, il y a eu une prise de conscience assez rapide, qui m’a beaucoup surpris.

Au fil des jours, certains se sont mis à adopter des gestes vertueux, comme fermer les volets le soir avant de partir (+ 2 degrés dans la pièce le lendemain matin !). D’autres nous ont fait naturellement remonter des petits soucis qui pouvaient être facteurs de déperdition énergétique. Nous avons reçu un mail nous signalant une lumière qui restait allumée en permanence, un autre pour nous faire savoir qu’une fenêtre fermait mal et laissait passer l’air et le froid venu de l’extérieur… Ce sont de petites remontées qu’on ne nous faisait pas avant !

Comment comptez-vous maintenir cet engagement ?

C’est aussi à nous de prendre des actions pour faire en sorte que cela dure. En février, nous avons organisé un Escape Game et mis en place un jeu de cartes pour faire deviner la consommation énergétique d’appareils électriques du quotidien. Cela faisait partie des outils proposés par le CEREMA, qui nous a distillé au passage quelques bons conseils pour favoriser l’adhésion, comme le fait d’organiser ces jeux sur des plages horaires de travail plutôt que sur la pause déjeuner, d’investir ces actions ludiques avec des chefs de services et directeurs qui participent, veiller à ce que ces derniers se prêtent eux aussi au jeu.

En mars, nous comptons mettre en place encore plus d’actions de sensibilisation de ce type, avec de nouveaux jeux, des animations… Les idées ne manquent plus !

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